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Open source et Free Software
Open Source et Free SoftwareLa différence fondamentale entre les deux mouvements se situe dans leurs valeurs, leurs façons de voir le monde. Pour le Mouvement open source, la question est une question pratique, non éthique. Comme quelqu'un l'a dit : «le Mouvement open source est une méthodologie de développement; le Mouvement du logiciel libre, un mouvement social».Le terme «free software» pose un problème d'ambiguïté : une signification involontaire, «logiciel gratuit» (free = gratuit en anglais) est aussi valable que la signification voulue, «logiciel qui accorde des libertés à l'utilisateur». La signification évidente de «open source» est «Vous pouvez avoir le code source». Cette catégorie inclut les logiciels libres, mais aussi les logiciels semi-libres tels que Xv, et même les logiciels non-libres tels que Qt sous sa licence d'origine. L'expression «Logiciel libre» fait référence à la liberté et non pas au prix. Pour comprendre le concept, vous devez penser à la «liberté d'expression», pas à «l'entrée libre». Mais l'explication pour «logiciel libre» est simple — une personne qui a saisi l'idée de «free speech, not free beer» ne commettra plus l'erreur. Logiciel libreL'expression «Logiciel libre» fait référence à la liberté pour les utilisateurs d'exécuter, de copier, de distribuer, d'étudier, de modifier et d'améliorer le logiciel. Plus précisément, elle fait référence à quatre types de liberté pour l'utilisateur du logiciel :
Peur de la libertéL'argument principal pour le terme «open source» est que «free software» rend certaines personnes méfiantes. C'est vrai : parler de liberté, de questions éthiques, de responsabilités aussi bien que de convenance, c'est demander aux gens de réfléchir à des choses qu'ils préféreraient ignorer; cela peut induire une certaine gêne. Mais nous ne rendrions pas la société meilleure si nous arrêtions de parler de ces choses.Il y a quelques années, des développeurs de logiciels libres ont remarqué cette réaction, et certains ont commencé à explorer des voies pour l'éviter. Ils ont imaginé qu'en restant prudent à propos de l'éthique et de la liberté, et en ne parlant que des bénéfices pratiques et immédiats de certains logiciels libres, ils pouvaient «vendre» le logiciel libre plus efficacement à certains utilisateurs, principalement en entreprise. C'est pour cela qu'ils ont utilisé le terme «open source», pour être «plus acceptable en entreprise». Tôt ou tard ces utilisateurs seront tentés de retourner au logiciel propriétaire pour d'autres avantages pratiques. Des entreprises mineures cherchent à profiter d'une telle tentation, et pourquoi les utilisateurs refuseraient-ils? Seulement s'ils ont compris l'importance de la liberté dans le logiciel libre pour elle-même. À présent, nous avons beaucoup de partisans de l'approche «prudente», mais pas assez de discours sur la liberté. La plupart des personnes concernées par le logiciel libre parlent peu de la liberté, souvent parce qu'elle cherchent à être «plus acceptables en entreprise». Les distributeurs de logiciels présentent essentiellement cet aspect. Quelques distributions du système d'exploitation GNU/Linux ajoutent des paquetages propriétaires au système libre de base, et ils espèrent que les utilisateurs considèrent cela comme un avantage, plutôt qu'un retour en arrière. Nous n'arrivons pas à gérer le flux entrant des utilisateurs de logiciels libres, nous n'arrivons pas à leur parler de liberté et de notre communauté dès qu'ils y entrent. C'est pourquoi les logiciels non-libres (comme Qt, à l'époque où celui-ci devint populaire) et des distributions en partie non-libres de systèmes d'exploitation trouvent une terre si fertile. Espérons que ceux qui utilisent le terme «open source» attireront en fait plus d'utilisateurs dans notre communauté mais s'ils y arrivent, le restant de notre communauté devra travailler encore plus durement pour porter le problème de la liberté aux oreilles de ces utilisateurs. Nous devons dire "C'est un logiciel libre et il vous donne la liberté» plus souvent et plus fort qu'auparavant." Mais est-ce que cela ferait une grosse différence d'utiliser un terme qui est déposé? Je n'en suis pas sûr. J'ai entendu parler d'entreprises appelant des logiciels «open source» même s'ils ne correspondaient pas à la définition officielle; j'ai personnellement observé quelques exemples. Des entreprises font parfois des annonces qui donnent l'impression qu'un programme est un «logiciel open source» sans vraiment le dire explicitement. Par exemple, les annonces d'IBM à propos d'un programme qui ne correspond pas à la définition officielle dit ceci : Comme c'est courant dans la communauté open source, les utilisateurs de la technologie ... vont aussi pouvoir collaborer avec IBM ... Ceci ne disait pas vraiment que le programme était «open source», mais beaucoup de lecteurs n'ont pas noté ce détail(je devrais noter qu'IBM essayait sincèrement de rendre son programme libre, et adopta plus tard une nouvelle licence qui le rendit libre et «open source»; mais quand l'annonce fut faite, le programme n'était ni l'un ni l'autre). Et voici comment Cygnus Solutions, qui a été formée pour être une entreprise de logiciels libres et qui a étendu par la suite ses activités (pour ainsi dire) dans le monde du logiciel propriétaire, fit de la publicité pour des logiciels propriétaires : Cygnus Solutions fait partie de la tête du marché de l'open source et vient juste de lancer deux nouveaux produits sur le marché Linux. Contrairement à IBM, Cygnus n'essayait pas de rendre ses logiciels libres, et ses logiciels étaient loin d'être des logiciels libres. Mais Cygnus ne dit pas vraiment que ce sont des «logiciels open source», ils écrivent juste une phrase vague pour essayer d'obtenir l'attitude favorable qui vient avec ce terme. Ces observations suggèrent qu'une marque déposée n'aurait pas vraiment résolu les problèmes du terme «open source». Incompréhensions d'«Open Source»Au colloque «Open Source Developers Day» en août 1998, plusieurs des développeurs commerciaux invités dirent qu'ils n'avaient l'intention de rendre qu'une partie de leur travail libre (ou «open source»). La partie principale de leur activité est de développer des extensions propriétaires (logiciels ou manuels) à vendre aux utilisateurs de logiciel libre. Ils nous demandent de considérer ceci comme légitime en tant que part de notre communauté, car une partie des bénéfices est reversé au développement de logiciels libres. En effet, ces entreprises cherchent à acquérir l'apparence favorable de l'«open source» pour leurs logiciels propriétaires, tout en sachant que ce ne sont pas des «logiciels open source», car ils ont quelques relations avec le logiciel libre ou parce que la même entreprise maintient des logiciels libres. À travers les années, de nombreuses entreprises ont contribué au développement de logiciels libres. Certaines de ces entreprises développaient d'abord des logiciels propriétaires, mais les deux activités étaient séparées; ainsi, nous pouvions ignorer leurs produits non libres, et travailler avec eux sur leurs projets libres. Alors, nous pouvions par la suite les remercier honnêtement pour leur contribution au logiciel lire, sans parler du reste de leurs activités. Nous ne pouvons plus faire de même avec ces nouvelles entreprises, car elles n'avanceront pas ainsi. Ces entreprises essayent activement de conduire le public à considérer leurs activités en bloc; elles veulent que nous considérions leurs logiciels non libres aussi favorablement qu'une vraie contribution, même si ce n'en est pas une. Elles se présentent elles mêmes comme des «entreprises open source», en espérant que nous allons ressentir un sentiment positif à leur propos, et que nous allons l'appliquer aveuglément. Fin 1998, à une exposition dédiée au système d'exploitation qu'on appelle souvent «Linux», l'intervenant était un cadre d'une importante entreprise de logiciels. Il a certainement été invité grâce à la décision de son entreprise de «supporter» ce système. Malheureusement, leur support consiste à éditer des logiciels non libres qui fonctionnent sur ce système, en d'autres mots, utiliser notre communauté comme marché mais sans y contribuer. Il dit «Nous ne rendrons pas notre produit open source, mais peut-être le rendrons-nous open source en 'interne'. Si nous autorisons notre support client à avoir accès au code source, ils pourraient corriger des bugs pour le client, et nous pourrions fournir un meilleur produit et un meilleur service.» (Ce n'est pas la citation exacte puisque je ne l'ai pas notée, mais ç'en est l'essentiel). Ceci ne dit rien sur la liberté, mais dit seulement qu'autoriser plus de personnes à accéder au code source et aider à l'améliorer rendra le développement plus rapide et plus efficace. Ce qu'il n'a pas compris est ce que l'«open source» n'est pas conçu pour relever : que les utilisateurs méritent la liberté. Page modifiée dernièrement le Dimanche 29 Octobre, 2006 [17:27:06 UTC] Le contenu de cette page est licencié sous les termes Creative Commons. |