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Economie du don

 
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Qu'est-ce que l'économie du don ?


Définitions et exemples

Chacun a déjà eu envie d'indiquer un bon restaurant ou de donner des conseils sur un film ou un ouvrage aux autres. Lorsqu'un individu possède une connaissance ou un bien donné en quantité suffisante pour ne pas avoir peur de « manquer », il arrive souvent qu'il souhaite partager ces biens avec d'autres, sans entrave. Il peut agir pour des raisons variées, éthique, soif de reconnaissance, besoin d'échange humain... qui lui importent plus que l'argent. On se rapproche de fait de ce que certains appellent « l'économie du don ».
En matière économique, il s'agit d'un système dans laquelle le "donateur", qui possède une connaissance ou un bien, souhaite le diffuser plus que d'en tirer un bénéfice marchand au risque d'en ralentir la diffusion. Cela ne signifie pas forcément que le don n'ait pas de contrepartie financière pour le donateur : il peut donner librement sa connaissance, mais se faire rétribuer pour aider le "receveur" à s'en servir.
L'économie du don existe naturellement au niveau de la famille, des amis (« la tribu ») ou de l'équipe, là où la confiance et la réciprocité existent de principe. On peut aussi dire qu'Internet et surtout le domaine du logiciel libre reposent majoritairement sur une économie du don. De même, l'économie du savoir (professeurs, chercheurs, acteurs de l'éducation populaire, et dans une certain mesure auteurs en quête de notoriété) s'inscrivent dans une économie du don.

Voir des exemples avec le logiciel libre. Un autre exemple est celui du Potlatch, exemple marquant pratiqué par les Indiens d'Amériques.

En synthèse on peut dire que "l'économie du don désigne un système dans lequel les participants donnent pour le bénéfice de la communauté et sont rétribués en retour, d'une manière ou d'une autre, par l'abondance qu'ils génèrent pour le collectif" (source : http://thetransitioner.org).

L'économie de la rareté

A l'inverse, ceux qui veulent profiter d'un avantage dans l'échange basent l'échange sur le principe de rareté : exemple des producteurs d'OGM qui font en sorte que les paysans ne puissent reproduire par eux-mêmes les semences pour les obliger à les racheter chaque année, exemple des industries propriétaires telles que Microsoft qui empêchent les utilisateurs de comprendre comment fonctionne le produit qu'ils ont acheté et de le configurer pour leurs besoins propres, voire seulement de réparer les pannes.
En créant une rareté, on crée un besoin qu'on peut traduire en monnaie dans un rapport de force (le manque). Dans cette économie de la rareté, ceux qui ont un monopole ou disposent d'une ressource rare décident d'influer sur la vitesse de diffusion du bien considéré pour en tirer profit : c'est un "droit de péage" qui est imposé aux utilisateurs.

L'histoire se répète : au 18° siècle, les « landlords » (seigneurs de la terre anglais) ont privatisé la terre jusque là considérée comme un bien public, et réduit ainsi des millions de paysans en servage. Au 19 et au 20° siècles, les castes changent mais elles existent toujours : d'abord ce furent ceux qui possédaient les machines contre ceux qui les faisaient marcher (les ouvriers) ; au 20° siècle, ceux qui maîtrisent le capital à l'heure des marchés financiers mondiaux dictent leurs règles à ceux qui n'en ont pas. « Le capital crée des lieux sans pouvoir, et des pouvoirs sans lieu ».

Le 21° siècle marque l'entrée en scène d'un nouvel enjeu planétaire : c'est l'accès aux réseaux et à la connaissance. Dans cette nouvelle société de l'information, que décrit très bien Jérémy Rifkin dans « l'âge de l'accès », le capital intangible (image, marque, brevets, réseaux...) peut valoir 10 à 100 fois plus que le capital « physique ». C'est ainsi que les nouveaux exploitants du monde sont les Microsoft, Yahoo, Google et autres acteurs disposant d'un « droit de péage » sur les autoroutes de l'information : en réfrénant la diffusion libre des connaissances et en tenant sous leur coupe une majorité de leurs concitoyens, ils ne font finalement que reproduire l'action des anciens « landlords » anglais et autres despotes des temps passés.

Page modifiée dernièrement le Samedi 08 Mars, 2008 [06:52:46 UTC]

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